Les Réseaux d'échanges réciproques de savoirs
à l'école
« Nous disons que l'école ne peut résoudre seule les problèmes qu'elle rencontre et que, pour partie, elle produit. Nous disons que l'éducation n'est pas que le temps scolaire et la durée des études. Nous disons que les missions des enseignants doivent être redéfinies. Nous disons que les rapports entre les disciplines scolaires, les savoirs savants, les savoirs sociaux doivent être étudiés et lisibles pour donner du sens aux activités scolaires. Nous disons que la transmission et la didactique des disciplines ne peuvent suffire à la formation du citoyen, ni à la formation du professionnel; et que la pédagogie, le travail d'équipe, le partenariat sont indispensables, mais qu'ils ne se décrètent pas, qu'ils s'apprennent aussi. Nous disons que l'on ne peut pas former sans tenir compte des savoirs des apprenants à tous les niveaux. Nous disons que l'on ne résoudra jamais le problème récurent des relations entre l'école et les famillesii Voir à ce sujet le texte que j'ai écrit sur les rapports école/famille, une nouvelle approche. Publié par les sites de PRISME, de REVEIL, et autres sites pédagogiques si l'on persiste à considérer les parents comme des sous enseignants, des répétiteurs, que l'on juge voire que l'on domine et à qui on dit ce qu'il faut faire et comment, tout en sachant qu'un partie d'entre eux n'en a pas la possibilité. Nous disons que l'Ecole de Jules FERRY a fait son temps, qu'elle a agonisé une vingtaine d'années jusqu'à son acte de décès déclaré par la loi d'orientation de 1989 et qu'il est mortifère de prétendre la ressusciter au nom des bonnes vieilles méthodes dont tout observateur honnête sait qu'elles avaient fait la preuve de leur inefficacitéiii Sinon, pourquoi diable tous les pouvoirs successifs de 1968 à 2002, malgré les alternances (hormis la parenthèse CHEVENEMENT), ont tous voulu changer l'école? Tous des imbéciles? .
[La démarche des Réseaux d’échanges réciproques de savoirs] apporte des solutions réalistes pour chacune de ses interrogations. Une éducation globale tout au long de la vie préparée dès l'école maternelle. Une éducation respectueuse de chacun et toutes les formes de savoirs. Une éducation dont la responsabilité est partagée. Une école ouverte sur la cité. "L'école républicaine, celle qui choisit de former de citoyens, de leur transmettre les valeurs de la démocratie. Celle qui prétend transmettre à tous un patrimoine culturel qui donne des mots aux humains pour parler de ce qu'ils vivent et pour échanger en paix, qui leur donne des chances de pouvoir et de savoir vivre ensemble, qui leur donne des capacités d'analyse et un fond culturel commun pour se comprendre. Notre école comme chance à saisir pour et par tous. Comme espace et temps à ne pas laisser gaspiller. Comme territoire culturel à enrichir. Comme institution dont il est urgent de reconsidérer les richesses". (Page 210 de Pratiquer la formation réciproque à l’école »).
Pierre FRACKOWIAK
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i Voir à ce sujet le texte que j'ai écrit sur les rapports école/famille, une nouvelle approche. Publié par les sites de PRISME, de REVEIL, et autres sites pédagogiques
ii Sinon, pourquoi diable tous les pouvoirs successifs de 1968 à 2002, malgré les alternances (hormis la parenthèse CHEVENEMENT), ont tous voulu changer l'école? Tous des imbéciles?
Ouvrages sur les RERS
dans l'institution scolaire
Quand l’Université et la formation réciproque se croisent. Histoire collective et histoires singulières en formation. Ouvrage collectif de 18 auteurs (15 Etudiants du Diplôme universitaire de responsable de formation et trois enseignants/formateurs) : Coordination Claire Héber-Suffrin, Josiane Blanc, Sylvie Briot, Claude Cazenabe, Sophie Chaigne, Christiane Coulon, Marie-Hélène Cussac-Da Costa, Anne-Christine Domingues, Marie-Thérèse Dugué, Pascal Galvani, Florence Héber-Suffrin, Ghislaine Hongrois-Sauvaget, Mélanie Hutchison, Marie-Odile Leprince, Gaston Pineau, Sophie Robin, Didi Van de Wiele, Françoise Zoroddu). 2004, Editions L’harmattan.
Echanger des savoirs à l’école - Abécédaire pour la réflexion et l’action. Ouvrage collectif de dix auteurs (Institutrices, professeurs de collège et lycées, inspecteurs, assistante sociale scolaire et journaliste : Christian Billères, Sophie Bolo, Jacqueline Culetto, Nicole Desgroppes, Claire Héber-Suffrin, Françoise Heinrich, Marie-Josèphe Hilaire, Marie- Michèle Hilaire, Monique Prin, Valérie Rouaud-Renard. 2004, Chronique sociale. Préface de Philippe Meirieu (Professeur en Sciences de l’Education, directeur d’IUFM).
Pratiquer la formation réciproque à l’école - Quand l’échange réciproque de savoirs est au centre du système scolaire. Ouvrage collectif de dix auteurs principaux (comme ci-dessus) et des témoignages de pratiques (Catherine Chabrun, Clarisse Kyelem, Sidy Seck, Amadou Demba Diallo, Godefroy Lansade, Jean-rené Montagnon, Raymonde Lafontaine, Claire Giry). 2005, Chronique sociale. Préface de Jacques Pain (Professeur en Sciences de l’Education).
La démarche pédagogique des échanges réciproques de savoirs postule que chacun est riche de savoirs qui peuvent intéresser les autres et que tout le monde est capable d'apprendre et de transmettre des savoirs.
En classe, avec l'aide de l'enseignant, chacun se fait offreur et demandeur de savoirs. Les élèves s'échangent alors leurs savoirs, avec leurs mots à eux, avec des méthodes qu'ils construisent eux-mêmes et ils apprennent à évaluer leurs connaissances, ils apprennent à apprendre et, surtout, ils font des progrès… et apprennent l'entraide et la coopération.
Entre enseignants et entre équipes pédagogiques, le même principe permet que les enseignants mutualisent leurs connaissances et savoir-faire pédagogiques, qu'ils enrichissent et construisent ainsi leur métier plus solidairement.
Entre l'école et la cité, une telle pratique développe les possibilités de coéducation et la capacité de l'école à combattre l'exclusion des savoirs.
Extrait d'une note de lecture de Pierre Frakowiack sur l'ouvrage "Pratiquer la formation réciproque à l'école", 2005, Chronique sociale.